Le burn-out : un coût pour l'entreprise et la collectivité.

 

 

Le burn-out n'étant pas reconnu comme une maladie professionnelle en France, il existe essentiellement des estimations comme celles de l'INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité) pour la prévention des accidents de travail et les maladies professionnelles. Le coût social du stress professionnel en 2007 s'élevait à minima entre 2 à 3 milliards d'euros, ces chiffres incluant les dépenses de soins, celles dues à l'absentéisme, aux cessations d'activité et aux décès prématurés.

En 2014, le cabinet Technologia estime que 3,2 millions d'actifs sont en risque élevé de burn-out.

L'OMS (Organisation Mondiale de la Santé) prévoit qu'en 2020, la dépression sera la principale cause d'incapacité de travail et classe la France au 3ème rang mondial des dépressions liées au travail.

Le BIT (Bureau International du Travail) montre que 3 à 4% du PNB européen est alloué aux dépenses en santé mentale et un 1/4 des arrêts de travail de 2 à 4 mois sont dus à des problèmes psycho-sociaux. 
En avril 2014, toujours selon le BIT, 2,2 million de travailleurs dans le monde meurent chaque année dans le cadre de leur travail, à la suite d'un accident ou d'une maladie professionnelle.

Le présentéisme (ou burn-in), l'inverse de l'absentéisme, correspond à la présence du salarié à son poste de travail alors qu'il ne devrait pas y être. Par exemple, il souffre de problèmes de santé physique ou mentale (rhinite, gastro-entérite, hypertension, anxiété due à des problèmes majeurs dans la sphère privée, etc...) vient travailler mais en étant forcément moins productif, moins performant, démotivé, fatigué. Il est physiquement présent, mais il a la tête ailleurs. Non seulement il est alors dommageable pour la qualité de son travail, mais aussi pour son entourage professionnel par contagion, qu'elle soit physique ou psychique. Le présentéisme concerne aussi la présence excessive sur le lieu de travail. 
Le culte de la performance, la crainte de perdre son emploi, la surcharge de travail ("Si je m'arrête, ce sera pire à mon retour"), le besoin d'être reconnu par sa hiérarchie et ses collègues ("Si je respecte les horaires officiels, on va croire que je n'en fais pas assez ou que je fais mal mon travail"), sont à l'origine de ce phénomène.

En 2009, Denis Monneuse, sociologue et chercheur sur les questions de santé au travail, évalue que les coûts liés au présentéisme représenteraient 18% à 60% des coûts qu'un employeur doit supporter en raison des problèmes de santé de ses salariés. Le présentéisme équivaudrait à un ratio de trois pour une absence et son coût serait nettement plus élevé que l'absentéisme pris en charge par la Sécurité Sociale.

Il est probable que la réalité dépasse de loin ces chiffres approximatifs.