Le burn-out : personne n'est à l'abri

 

Le burn-out peut concerner toute personne active, qu'elle soit salariée, fonctionnaire, en profession libérale, entrepreneur, peu importe son métier ou sa catégorie socio-professionnelle. Cela dit, les dernières études montrent une prédominance chez les soignants (médecins, infirmières, anesthésistes, psychiatres, dentistes), les agriculteurs, les policiers, les enseignants, les cadres, les artisans, les commerçants, les chefs d'entreprise, les employés.
Le candidat à l'épuisement professionnel est d'abord un individu enthousiaste, sur-investi et en quête perpétuelle de reconnaissance. Perfectionniste, efficace, fiable, et (hyper) actif, c'est un excellent élément qui représente une véritable aubaine pour un manager   : lui confier une tâche est un gage de sécurité. D'où la tentation pour le manager d'augmenter la charge de travail. Le futur épuisé, lui, ne dit jamais "non", il veut faire bien et beaucoup et espère être reconnu pour cela. Et puis, en ce temps de crise économique et de vagues de licenciements, comment peut-on refuser une tâche? Il met toute son énergie dans sa réussite professionnelle au détriment de sa vie personnelle et ne fait plus vraiment de distinction entre les deux. Il travaille bien au-delà des heures qui lui sont demandées, le soir, le week-end, ou en vacances. S'il ne le fait pas, il culpabilise. D'ailleurs, grâce aux nouvelles technologies et aux réseaux sociaux, il est connecté en permanence et aime se sentir indispensable ou tout puissant. "No limit" et "Toujours plus" sont ses devises. Il s'identifie à son travail et l'adore (en tout cas, au début, la perte d'enthousiasme sera pour plus tard...) et n'a pas le temps ou refuse de prendre du temps pour lui. Se poser pour prendre du recul et réfléchir au sens de sa vie, très peu pour lui, il n'en a pas envie. Afin de répondre aux diverses injonctions récoltées au cours de son histoire personnelle, il court après une image idéalisée de lui-même qu'il n'attrapera jamais. Il ne se rend pas compte qu'il se fourvoit, qu'il se ment à lui-même (donc aussi à son entourage) et qu'il est dans une fuite en avant. Plus dure sera la chute...car si l'imaginaire n'a pas de limite, le corps, lui, en a une. Il en a même plusieurs qui vont le rappeler à l'ordre de façon brutale puisque les nombreuses alertes précédentes ont été niées

Mais, au delà de ce portrait qui pourrait sembler caricatural, il serait injuste d'ignorer le contexte dans le lequel évolue la victime. Il ne suffit pas d'être "travaillomane" (même s'il s'agit d'un terreau fertile) pour faire un épuisement professionnel, les causes en sont multifactorielles. Le seuil de tolérance au stress varie d'un individu à l'autre et de sa situation personnelle. De plus :

  • la surcharge de travail
  • le manque de reconnaissance et de soutien
  • la connexion permanente aux nouvelles technologies
  • l'accélération des cadences et des dates limites
  • les horaires décalés
  • le manque de formation
  • l'augmentation constante des objectifs
  • la diminution des effectifs
  • les multiples déplacements
  • les interruptions incessantes au cours d'une tâche
  • le manque de moyens et de marge de manoeuvre, d'autonomie
  • l'absence ou le défaut de direction, le flou dans la répartition des tâches
  • le manque de communication avec la hiérarchie
  • le harcèlement moral, les doubles contraintes (injonctions paradoxales)
  • l'augmentation des charges administratives
  • l'incohérence entre le discours véhiculé par la hiérarchie et la réalité du terrain
  • la pression des actionnaires et de la concurrence, la recherche du profit à court terme 
  • les conflits de personnes
  • le bore-out (ennui et désintérêt au travail)
  • le présentéisme (burn-in)
  • et autres

sont des facteurs favorisant le déclenchement du burn-out.